Haut-Katanga : Affaire MCK contre MMG/Kinsevere, l'ASBL Justicia accuse Paul Musafiri et Sylvain Mwamba d'influencer la justice
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Par la Nouvelle Afrique
L'Association sans but lucratif Justicia, organisation de promotion et de protection des droits humains, du droit humanitaire et de développement, tire la sonnette d'alarme et alerte au sujet du dossier en justice opposant les entreprises Mining Company Katanga (MCK) et MMG Kinsevere dans le Haut-Katanga.
Dans un communiqué de presse rendu public jeudi 19 mars, l'ASBL pointe du doigt et cite nommément des proches du vice-premier ministre et ministre congolais de la justice Tunda ya Kasende, qu'elle soupçonne de profiter de leurs privilèges et rangs pour influencer la décision des instances judiciaires.
Celle-ci dit détenir des informations corroborées par plusieurs sources qui parlent notamment du directeur de cabinet Paul Musafiri et du président de l'inspectorat Sylvain Mwamba, qui interfereraient dans les procédures de la justice à Lubumbashi.
Justicia ASBL qui s'étonne et regrette qu'au lieu de laisser la justice faire librement son travail tel que souhaité par le chef de l'État, des collaborateurs du plus haut placé dans l'appareil judiciaire congolais s'évertuent à proférer des menaces aux juges du tribunal pour obtenir l'annulation des saisies conservatoires.
Rappelant que cette démarche de Messieurs Musafiri et Mwamba est en contradiction flagrante avec la vision politique de Félix Tshisekedi visant à rendre au Congolais une Justice réellement indépendante et départie de tout trafic d'influence, Justicia ASBL invite le Conseil supérieur de la magistrature à la vigilance face aux attitudes des juges qui mettraient en mal l'indépendance et la crédibilité de la justice congolaise.
Le même document de presse, indique qu'à la requête de MCK SARL, une saisie conservatoire avait été pratiquée par le Tribunal de paix de Lubumbashi/Kamalondo sur les comptes de MMG/Kinsevere suivant l'ordonnance numéro 462/2020 et une autre, sous le numéro 461/2020, relative à la saisie des biens meubles corporels. Cette saisie avait alors été empêchée par le Parquet général près la Cour d'appel du Haut-Katanga.
Cependant, l'entreprise MMG/Kinsevere avait soulevé des contestations devant le Tribunal de paix de Lubumbashi/Kamalondo qui les a rejetées en confirmant sa première décision par son ordonnance du 7 mars dernier. Mais, non contente de cette décision, MMG/Kinsevere a formé appel le 10 mars suivant.
La cause a par la suite été appelée devant le Tribunal de Grande Instance de Lubumbashi à son audience du mardi 16 mars et au cours de laquelle une relise à la huitaine a été concédée à toutes les parties au procès.
Par ailleurs, par une nouvelle requête du 11 mars, MMG/Kinsevere a de nouveau sollicité du juge du Tribunal de paix, la rétractation de mêmes saisies conservatoires.
Signalons que Paul Musafiri Na-lwango cité dans cette sale besogne est pourtant auteur du livre « Pièges symboliques et violation des droits positifs congolais » où il est trop critique à l'endroit de l’appareil judiciaire congolais en évoquant les maux qui le rongent, "lenteur, corruption, trafic d'influence, interférence..."
Correspondant/Haut-Katanga