RDC : Union Sacrée de la Nation, le président de la Fraternité congolaise, Bienvenu Akilimali Munganga avance les raisons de son soutien

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RDC : Union Sacrée de la Nation, le président de la Fraternité congolaise, Bienvenu Akilimali Munganga avance les raisons de son soutien

Par la Nouvelle Afrique

De plus en plus, des voix s’élèvent tant au pays qu’à l’étranger en faveur des options levées par le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi dans son message adressé à la nation le dimanche 6 décembre 2020. La pertinence de ces options qui découlent toutes de la nécessité d’une refondation totale du pays est telle que plus personne n’hésite à se ranger du côté des patriotes désireux de voir la RDC redécoller pour occuper une place de choix sur l’échiquier international. 

Au nombre de ceux qui se sont exprimés ces derniers jours en faveur de ces options figure Bienvenu Akilimali Munganga, président de la Fraternité congolaise-FRACO. D’entrée de jeu, ce dernier commence par rappeler la passation du pouvoir entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi intervenue le 24 janvier 2019, laquelle avait suscité beaucoup d’espoirs sur l’ensemble du territoire national. Cependant, il regrette, à l’instar de beaucoup d’autres, le comportement inapproprié affiché par le président sortant. Usant des manœuvres dilatoires, ce dernier, dénonce le président de la Fraternité congolaise, tenait à tout prix à contrôler l’appareil étatique au motif qu’il disposait d’une majorité au Parlement. Pourtant, l’opinion nationale et internationale sait qu’au terme des élections du 30 décembre 2018, aucun parti politique ou regroupement ne dispose d’une majorité réelle au sein de la chambre basse du Parlement. 

Fort de cette majorité factice, Joseph Kabila va constituer un goulot d’étranglement pour le nouveau chef de l’Etat, l’empêchant ainsi de mettre en œuvre les réformes tant attendues sur le plan politique, économique, et social. Pour les membres de cette majorité, l’intérêt du peuple compte peu. Ce sont leurs privilèges et ceux de leur autorité morale qui passent en premier lieu. Cette situation a gravement paralysé la nation, avoue Bienvenu Akilimali. 

Nécessité des consultations nationales

C’est cela qui a poussé Félix Tshisekedi à convier, dans son discours du 23 octobre 2020, les personnalités les plus représentatives de tous les secteurs à des consultations afin de réfléchir sur les voies et moyens devant permettre au pays de sortir de la crise, et de repartir sur de nouvelles bases. Curieusement, le Front commun pour le Congo –FCC- s’opposera farouchement à ces consultations, arguant que la seule voie de mettre un terme à la crise passe par le dialogue entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila. Bienvenu Akilimani constate dès lors que le blocage dans lequel le pays se trouve, est donc voulu de façon expresse par cette famille politique. Pourtant, soutient-il, ledit blocage ne peut être décanté que par la mise en commun des intelligences du pays pour trouver des voies de sortie d’une crise créée de toutes pièces par le FCC. Ayant réclamé la participation de la famille politique à laquelle il appartient à ces consultations, il a été contraiint au silence par une autorité morale qui a horreur d’une voix discordante. 

Ainsi, il se rend très vite que la crise dont il est question, n’est en réalité que le résultat du comportement d’un homme déterminé à protéger son pouvoir illégitime ainsi que ses prébendes contre toutes les autres institutions de la République légitimes et légales. Plus grave, c’est le régime sortant qui est à la base  d’une insécurité indescriptible à l’Est du pays où  opèrent plus de 250 groupes armés.

 Chaque jour, des Congolais meurent à Beni, Butembo, Rutshuru, Bunia, Djugu, Mulenge, sans compter des femmes violées, et des biens emportés. Les députés nationaux ont introduit plus de 168 interpellations du ministre de la Défense qui n’ont été bloquées par une seule personne. Pendant ce temps, la situation sécuritaire continue à se détériorer. D’autre part, il continuait toujours à croire que la CENI, la Cour Constitutionnelle, la Justice et l’Armée sont ses biens qui ne peuvent être touchés sans qu’il n’en sache les tenants et les aboutissants. 

Pour sortir de cette crise institutionnelle artificielle, le président de la Fraternité congolaise estime qu’il importe de ramener son auteur à la raison, sinon le neutraliser. Voilà pourquoi il salue la démarche de Félix Tshisekedi visant à mobiliser les congolais désireux de voir s’installer une nouvelle dynamique de changement; ainsi qu’une union sacrée de la nation. 
Concernant les multiples violations de la constitution, Bienvenu Akilimnai les attribue au régime Kabila pour des fins personnelles de conservation ou de renforcement de son pouvoir. 

La plus grave de ces violations, explique-t-il, étant la prolongation illégale de son mandat en 2016, sans oublier celle du calendrier de la CENI, le non-respect de la date de l’installation des provinces démembrées, etc. Il ajoute son habitude à valider une justice constitutionnelle siégeant à 5 juges alors que la Loi en exige 7 au moins. Il n’oublie pas non plus la suppression du deuxième tour des élections présidentielles. Pour nous en convaincre, il mentionne l’ouvrage intitulé « Eclairage sur les cinq débats politiques d’actualité » du professeur Eugène Banyaku. Cette violation s’est consommée pendant 814 jours durant lesquels il est resté à la tête de l’Etat après ses deux mandats constitutionnels. Compte tenu de tous ces éléments, il estime que le FCC est mal placé pour s’ériger en donneur de leçons sur le respect de la constitution. 

Evoquant ensuite la crise de gouvernance, le président de la Fraternité congolaise rappelle que la RDC est victime de plusieurs situations de blocage dans la gouvernance du pays. Dans la mesure où le régime passé avait installé un système de prédation généralisée, caractérisé par la mégestion des services de l’Etat, le détournement de deniers publics, les vols à grande échelle, l’enrichissement sans cause, bref toutes sortes d’antivaleurs qui ont mis le pays par terre. Pour ce qui est de la gestion des ressources publiques, il affirme que le mal est si profond qu’il s’est créé un groupe des criminels économiques, des Kuluna en cravate qui usaient de leurs positions dans les différentes sphères politiques pour prendre le pays en otage et ainsi opérer leurs sales besognes en protégeant le premier d’entre eux. 

Pour illustrer son analyse, il mentionne le contrat chinois pour lequel un seul individu s’était substitué à l’Etat dans ce contrat géré dans l’opacité totale. Signé entre 2008 et 2009, ce contrat devait pourtant  permettre de mobiliser 6 milliards et demi de dollars dont 3,5 milliards pour un projet minier appelé Sicomines, et 3 milliards pour les infrastructures. Curieusement, l’argent destiné aux infrastructures publiques n’a jamais été comptabilisé nulle part dans le budget de l’Etat. Cela fait 10 ans que l’on a décaissé d’année en année plusieurs millions de dollars qui avoisinent aujourd’hui 1 milliard USD dont aucun comptable public, aucun ministre du régime passé ne peut assurer la traçabilité. Conséquence : un kilomètre du boulevard Lumumba aurait coûté plus de 15 millions de dollars. Tous ces projets ont été réalisés sous la conduite d’un bureau qui échappait totalement au contrôle du Gouvernement et n’avait de compte à rendre ou d’instruction à recevoir que de Joseph Kabila. Pire, pendant plus de 10 ans, l’ancien régime a été incapable de consommer les 3 milliards d’infrastructures (Il n’y a qu’un milliard consommé). 


Pendant ce temps, les Chinois ont déjà bouclé les investissements miniers et la Sicomines fonctionne à plein régime, avec une production dont seul Kabila et ses amis Chinois savent ce qu’elle rapporte à l’Etat congolais. En fait, il n’y a pas pire arnaque que ce contrat chinois: un contrat léonin dont les facilitateurs (les entreprises chinoises) ont droit à 68% du capital dans une mine que l’Etat congolais met à leur disposition. Aujourd’hui, les Chinois bénéficient de leur 68% alors que l’Etat congolais n’a jusqu’ici obtenu théoriquement qu’1 milliard sur les 3 milliards des infrastructures. 

En conséquence, il se pose des questions : pourquoi plus de 10 ans après, on a été incapable de consommer les 3 milliards des infrastructures? Que produisent les 2 milliards laissés à dessein en Chine? Produisent-ils des intérêts à la RDC? Où ces milliards sont-ils finalement logés? 

Pour ce qui est de la privatisation de l’économie, Bienvenu Akilimali note qu’en 18 ans, l’économie du pays a été quasiment privatisée au profit de quelques familles pour ne pas dire d’une seule famille à laquelle se sont joints quelques courtisans. Ce qui constituait hier l’épine dorsale de la force économique du pays a été démantelé au profit des entités privées. Conséquence : les entreprises privées constituées sur les cendres du patrimoine de l’Etat démantelé fleurissent pendant que les entreprises publiques sont laissées à l’abandon. A titre d’exemple, la Gécamines est aujourd’hui complètement démembrée au profit de plusieurs sociétés privées appartenant à deux ou trois familles par l’intermédiaire des étrangers chinois, indiens, israéliens, libanais…. Seul 15% reste à cette société étatique. Il cite à titre illustratif le cas de Dan Getler, un individu honni par son propre pays d’origine et sous sanction des USA mais à qui notre pays a déroulé le tapis rouge parce que, dit-il lui-même, ami personnel et partenaire de Kabila. Il en est de même de la Miba, de la Sokimo et de tant d’autres entreprises publiques du secteur minier. 

Par ailleurs, la SNCC qui était le plus grand transporteur ferroviaire à l’Est du pays est aujourd’hui en faillite parce que ceux qui avaient en charge la gestion du pays ont préféré créer des sociétés de transport routier ayant raflé tous les marchés de transport des produits miniers. 

Dans le Kongo Central, il a été aménagé des ports privés qui ont récupéré tous les marchés de l’ex Onatra en faillite. Plus grave, ces ports privés constituent le lieu de la mafia financière qui prive l’Etat de tous ses moyens d’actions. Aucun préposé de l’Etat n’y accède pour prélever la taxe, contrôler la qualité des marchandises ou pour d’autres formalités. Le secteur aérien est un autre exemple de la privatisation de l’économie nationale au profit de quelques individus. Une compagnie privée appartenant à un étranger bénéficiant de parapluie d’une famille bien connue jouit aujourd’hui d’une situation de quasi-monopole de fret alors que le pays dispose d’une compagnie nationale qui ne pouvait manquer des possibilités d’opérer sur ce marché. En 18 ans, l’économie de pays a  réellement été privatisée au profit d’une seule personne. A cela s’ajoutent les exonérations qui sont à la base de la faiblesse des recettes publiques. A la DGI, on se satisfait d’année en année des des performances de façade, alors que la fraude est systémique particulièrement en matière d’impôt sur les revenus professionnels et les rémunérations, sans oublier le domaine de la TVA devenu un cauchemar pour l’Etat congolais appelé malgré lui, à rembourser d’énormes crédits d’impôt dont l’origine est douteuse, particulièrement dans le secteur minier. 

L’un des cas graves de fraude fiscale caractérisé est celui qui s’opère en matière d’Impôt professionnel sur le Rémunérations des Expatriés –IPRE- et d’Impôt Exceptionnel sur les Rémunération des Expatriés –IER. Il y a des centaines des milliers d’expatriés qui travaillent en RDC avec des cartes de travail et qui, paradoxalement ne sont pas déclarés à la DGI, occasionnant des pertes énormes au trésor public, leurs IPRE et leur IER n’étant pas perçus par l’Etat. 


Faisant une estimation sur 25 sociétés, il a dégagé plus de 900 millions USD de manque à gagner par an. Pour ce dossier, Akilimali compte se constituer en aviseur auprès de l’Administration fiscale congolaise, de la CNSS ainsi que de l’INPP. Par ailleurs, il dénonce le cas de deux péages de routes cédés à un Chinois à travers un contrat léonin de plusieurs années pour un investissement somme toute modique dans quelques portiques de contrôle des véhicules. Il s’agit du péage Kinshasa – Matadi qui produit 200 à 300.000 USD par jour et du péage Kasumbalesa- Kolwezi qui produit quasiment le double de Matadi. Ces deux axes routiers vitaux qui permettent au pays d’exporter et d’importer, ont été arrachés au FONER au profit d’un particulier chinois qui n’est que l’arbre qui cache la forêt.

Plus grave, sur les 200 millions USD de recettes annuelles que ce Chinois gagne, l’on ne connait pas  ce qui est destiné à l’entretien des axes routiers concernés. A propos du secteur des substances minérales précieuses, le président de la FRACO indique que le Congo est devenu un passoir où la maffia opère à ciel ouvert. Pendant ce temps, le Centre National d’Expertise et d’Evaluation des Substances précieuses –CEEC- qui devrait encadrer l’exploitation de l’or et de diamant, se limite à constater que nos matières précieuses sont livrées à la contrebande au profit de certaines personnes et que ce secteur ne rapporte quasiment rien à l’Etat. 

Anéantir les initiatives du Chef de l'Etat

Ainsi, pour préserver tous ces avantages et continuer l’œuvre de criminalisation des ressources nationales, explique-t-il, le président sortant s’évertuait  à anéantir toutes les initiatives salvatrices de Félix Antoine Tshisekedi; cherchant à le priver des moyens de son action; le présenter aux yeux de l’opinion comme le seul responsable de la situation catastrophique que le pays traverse; et  hypothéquer son avenir politique. 

En définitive, le président de la Fraternité congolaise est formel : pour que le chef de l’Etat Félix Tshisekedi réussisse son mandat et matérialise sa vision, il faudrait se débarrasser de toutes les contraintes afin qu’Il retrouve tout son pouvoir régalien reconnu par la constitution, et qu’il exécute son programme socio-économique pour le bien de tous.

La Nouvelle Afrique 





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