RDC : Les groupes armés locaux agissant aux côtés des ADF gênent la population (Jeanine Mabunda)
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Par la Nouvelle Afrique
Le but n’est pas d’être en méfiance avec ceux qui mènent les opérations militaires, il faut appeler les gens à l’apaisement a indiqué Jeanine Mabunda ce vendredi 21 février à la presse de Goma lors d’une entrevue de restitution de son périple à l’Est de la RDC.
Aucune agression ne peut se résoudre sans les forces de sécurité a-t-elle martelé appelant la population de Beni à rétablir la confiance avec les FARDC.
Elle réagissait aux déclarations de la population lors de son passage à Beni faisant état d’affairisme au sein de l’armée.
La présidente de l’assemblée nationale décourage la population à se proliférer en milices d’auto-défense :
« Tant que problème ne sera réglé nous serons tous au Congo des gens de Beni. Jusqu’à ce que nous trouvions une solution. Ça c’était la motivation principale. Bunia, Djugu, Mambasa ont aussi des problèmes d’insécurité, il fallait aller voir comment nos troupes répondent là-bas comment ils organisent la riposte, quelles sont les difficultés et les obstacles qu’ils rencontrent, quelle est la perception de la population par rapport à ceux qui ont une obligation républicaine de les protéger, que ce soit la police ou l’armée. Bukavu a aussi dans les hauts plateaux des problèmes d’insécurité, on parle de Minembwe, on parle d’Uvira, on parle de Fizi, il était tout à fait normal qu'étant dans la zone, j’ai une vision globale de ces problèmes là parce que dans une assemblée nationale, les députés lèvent la main pour des interventions, envoient des questions orales ou des questions écrites au ministre de la défense et de l’intérieur et quand ils le font c’est leur travail, ce n’est pas un problème personnel des députés avec un membre du gouvernement. »
Jeanine Mabunda reconnait la complexité de la situation sécuritaire. A l’en croire le fossé relationnel entre la population et les forces de sécurité a rendu les choses plus compliquées. Elle trouve fondées les lamentations populaires sur les officiers impliqués dans les activités lucratives et appelle à plus se focaliser sur les opérations militaires :
« La situation n’est pas facile, elle est complexe, elle date de longtemps, déjà, je répète aussi que quand je suis allée dans la tournée de l’Est que je suis devenu superwoman, ce n’est pas que parce que je suis arrivée quelque part que les massacres s’arrêtent. Au contraire à Beni, vous savez que nos adversaires ont des tactiques, le président de la République est allé, il ne faut pas tomber dans ce piège là, il a passé la nuit là-bas quelques jours après, il y a eu des massacres. La même chose pour le président de l’assemblée nationale. La situation est complexe parce que la situation sécuritaire à L’est déjà le relief, la configuration des espaces à l’Est est un petit peu difficile pour mener des opérations militaires classiques donc ça c’est déjà un problème. De deux, il y a eu un malentendu entre la population et nos forces de sécurité, la population souvent accuse nos militaires de beaucoup de choses à tort ou à raison, certains points méritent quand même d’être suivis. Quand on veut que certains officiers qui ont duré longtemps à l’Est soient déplacés c’est ce que la population me dit. Quand on dit que certains devraient se concentrer sur les opérations militaires pour ne pas s’adonner aux activités lucratives c’est la population qui le dit et tout ça a créé un état de méfiance. »
Notons que cette brève conférence de presse a servi de clôture à la mission de la présidente de l’assemblée nationale à l’Est. Jeanine Mabunda est passé par Bunia avant d’arriver à Bukavu où elle s’est entretenue avec différentes couches de la population.
La Nouvelle Afrique