Meeting du samedi 05 novembre : le Rassemblement confirme… André Kimbuta s’oppose

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Meeting du samedi 05 novembre : le Rassemblement confirme… André Kimbuta s’oppose

Pourquoi deux poids deux mesures ? La situation sécuritaire de Kinshasa autorise-t-elle la Majorité Présidentielle à organiser des manifestations publiques et l’Opposition à se taire ?

Comme annoncé la semaine dernière, le "Rassemblement des Forces Politiques et Sociales" maintient son meeting de ce samedi 05 novembre à la mi-journée à l’esplanade du boulevard Triomphal, dans la commune de Kasa-Vubu. Jusqu’au moment où nous mettions sous presse, les organisateurs, sous la direction du président de leur Comité des Sages, Etienne Tshisekedi, mettaient la dernière main aux préparatifs, à la résidence du président, sur rue Pétunias, dans la commune de Limete.

Selon les animateurs de cette plate-forme politique, il est de leur devoir de donner, à l’intention de leurs militants en particulier et de la population congolaise en général, leur lecture des derniers faits de l’actualité politique au pays, notamment des résolutions issues de l’Accord Politique du Camp Tshatshi, qu’ils ne reconnaissent pas et qu’a également rejetées la communauté internationale, le Sommet de Luanda ainsi que des stratégies qu’ils ont mises en place pour obtenir, par des voies démocratiques, l’alternance au sommet de l’Etat.

C’est Etienne Tshisekedi en personne, indique-t-on, qui va s’adresser aux masses au nom du « Rassemblement ».

L’Hôtel de Ville s’oppose…

Bien que l’Hôtel de ville ait été saisi simplement à titre
d’information, comme le recommande la loi, son numéro un, André Kimbuta, a réagi comme si le pays se trouvait encore sous le régime de
« l’autorisation préalable » pour l’organisation d’une manifestation publique. En effet, en réponse à la lettre lui adressée par le Rassemblement, le gouverneur de Kinshasa a indiqué que sa décision portant interdiction des manifestations publiques jusqu’à nouvel ordre dans la capitale n’était pas encore abrogée. Par conséquent, le meeting prévu par ce regroupement politique ne devrait pas avoir lieu.
Compte tenu de la détermination des ténors du Rassemblement de réunir leurs militants ce samedi à l’esplanade du boulevard Triomphal, au
regard des prescrits de la loi portant organisation des manifestations publiques et du refus manifeste de l’Hôtel de Ville de Kinshasa de les laisser s’adresser à leur base, il y a lieu de craindre des incidents,
comme c’était le cas les 19 et 20 septembre 2016, à l’occasion d’une marche pacifique pourtant autorisée par l’administration urbaine.
De nombreux Kinoises et Kinois s’étonne de l’attitude du gouverneur de la ville, dans la mesure où lui-même venait de tenir dernière une réunion politique à la Fikin de même que plusieurs cadres de la Majorité (Aubin Minaku avec des femmes, Lambert Mende avec des
étudiants, Bahati Lukwebo avec ses cadres et militants) au sujet des conclusions du dialogue politique de la Cité de l’Union Africaine.
Pourquoi deux poids deux mesures ? La situation sécuritaire de Kinshasa autorise-t-elle la Majorité Présidentielle à organiser des manifestations publiques et l’Opposition à se taire ?

Les Nations Unies contre l’interdiction des manifestations publiques Un groupe d’experts chargés des droits de l’homme au niveau des Nations Unies s’est réuni hier jeudi 03 novembre 2016 à Genève. Au
terme de leurs échanges, ils ont invité les autorités congolaises à lever la mesure, qu’ils ont jugée injustifiée, d’interdiction des manifestations politiques à travers la ville de Kinshasa. On peut lire, à ce propos, la déclaration suivante : « Les droits à la liberté
d’expression et à la liberté de réunion pacifique et d’association sont des droits fondamentaux garantis par le droit international. Ces droits ne peuvent être limités que dans des circonstances très précises et étroitement définies. Il est clair que la situation
actuelle en RDC ne justifie pas l’interdiction générale des manifestations dans certaines villes. En effet, étant donné que le pays se trouve dans ne période électorale hautement contestée, les citoyens devraient avoir davantage d’espace pour exprimer leurs
libertés fondamentales ».
Il faut signaler que plusieurs Organisations non gouvernementales congolaises des droits de l’homme, notamment la Voix des Sans Voix et l’Asadho ont dénoncé le parti-pris de l’Hôtel de ville de Kinshasa
dans la gestion des dossiers liés aux manifestations politiques et exigé la libération totale des espaces d’expression.
Kimp/Le Phare

 





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