RDC-COVID-19 : Amateurisme et complaisance dans la gestion de la pandémie par le pouvoir public, S. Ilunkamba et E. Longondo, au banc des accusés

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RDC-COVID-19 : Amateurisme et complaisance dans la gestion de la pandémie par le pouvoir public, S. Ilunkamba et E. Longondo, au banc des accusés

Par la Nouvelle Afrique

Des dénonciations viennent de tout bord pour fustiger la légèreté avec laquelle la question la maladie due au Coronavirus est gérée par l'autorité publique en RDC. C'est sans surprise que des cas positifs soient comptés par dizaine quasiment toutes les 24 h.

En l'espace de 3 semaines seulement, le Congo Kinshasa est passé d'un cas à 134, une croissance à 3 chiffres qui fait de la République démocratique du Congo le pays de l'Afrique centrale le plus touché par le virus mortel. Pourtant, jusque-là, aucun espoir ne semble encore permis, tant des cas confirmés se propagent à travers les provinces.

Pour nombreux observateurs, ce que font les autorités congolaises, c'est souvent de courir derrière les événements au détriment des stratégies idoines suffisamment réfléchies pour limiter la propagation de la pandémie.

D'ailleurs, les autorités ont beau annoncer avec pompe des mesures restrictives et préventives, sur le terrain, les signes ne bougent pas assez. Des mesures d'accompagnement semblent presque inexistantes, de sorte que les règles édictées par le chef de l'État ou encore par les experts sanitaires connaissent une inexécution notoire.

Et, les diatribes qui foisonnent aujourd'hui incriminent de hautes personnalités du pays dont la participation dans cette crise sanitaire est vue comme très faible. Le premier ministre congolais et le ministre de la santé sont ceux à qui les critiques endossent la responsabilité  de la gestion calamiteuse de la question.

Pour le docteur Anatole Matusila par exemple, dans une intervention à Top Congo FM, ces 2 personnalités n'ont pas encore fait assez pour limiter les dégâts. Il critique la gestion de l'autorité politique qui est censée répondre à la population par rapport à la maladie. D'ailleurs, lui suggère que la riposte contre le virus ne soit pas abandonnée aux seuls scientifiques mais qu'elle soit élargie au politique.

Il s'attaque aussi aux tâtonnements dans la communication et dans le traitement. Mais, il plaide pour que les provinces soient également dotées de centres de dépistage pour leur permettre une lutte adaptée au contexte de chaque région.

"La gestion politique de cette pandémie est très désastreuse chez nous. On confie toute la responsable à l'homme des sciences alors que c'est le politique qui doit prendre la responsabilité devant la nation parce qu'il est redevable sur la gestion de cette maladie. Donc, nous voulons voir le premier ministre s'exprimer, le ministre de la santé. Ce n'est pas normal que depuis le début, qu'il ait un seul centre de dépistage pour faire le test. Chaque province devrait avoir son centre de dépistage. On tâtonne, le pilotage de cette riposte est peu maîtrisé, le gouvernement n'a pas la maîtrise de la situation. C'est comme si cette maladie n'existait pas", dit-il.

De son côté, le député Jean-Pierre Liyau dénonce l'abandon à leur triste sort des malades et des experts de la santé par le gouvernement de la République. Il cite entre autres l'inaction du ministre Eteni Longondo alors que ce dernier, dit-il, serait au côté des concernés pour appuyer leur stratégie et palper du doigt les difficultés auxquelles ils font face.

L'élu de Bumba propose au ministre de la santé des communications régulières pour mettre à niveau les Congolais sur l'évolution de la pandémie dans le pays.

"Nombreux sont ceux des Congolais qui s'interrogent face aux tâtonnements, aux imprécisions, des sortes des flous entretenus dans la gestion de la pandémie. Le ministre est attendu dans les hôpitaux, dans les cliniques pour y palper du doigt les réalités, auprès des soignants pour évaluer avec eux ce dont ils ont besoin pour combattre le mal comme il se doit, avec les moyens les plus efficaces possibles. Le ministre est attendu sur les médias chaque soir ou chaque 48 h pour fixer les esprits. Et le constat est amer, l'action du ministre n'est pas palpable au milieu de nos masses populaires", avance le député national.

Une autre plainte vient de l'Association nationale de défense des droits des patients. Selon sa présidente, il s'observe nombreux disfonctionnements dans la coordination de la riposte contre la pandémie. La prise en charge des malades est sélective et discriminatoire selon la catégorie ou le rang social de la personne atteinte, regrette-t-elle.

La Nouvelle Afrique





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