Politique : Tryphon Kin-Key indigné des affrontements médiatiques entre deux de l'exécutif

Le professeur Tryphon Kin-Key Mulumba trouve surprenant que des questions de gestion se débattent avec passion sur des médias par des responsables hautement placés dans l’exécutif.

Il a traduit son indignation à la suite d’une prolifération de contradictions entre le directeur de cabinet du chef de l’Etat sur des sujets de l’administration de l’Etat.

Tryphon Kin-Key fustige que ces deux dignitaires choisissent les médias pour se faire des pamphlets: «Attendez c’est tout de même ahurissant : comment deux hauts responsables de l’exécutif peuvent choisir des plateaux des médias pour aller s’affronter publiquement sur des questions de gestion de l’Etat ? Du jamais vu", s’exclame-t-il

Sur Top Congo leur désormais champ de bataille, Vital Kamerhe et Sele Yalaghuli se sont réciproquement contredits au sujet de l’exécution du programme de 100 jours et sur la lettre que le Ministre des finances aurait adressée aux banques interdisant l'octroi des crédits sans son autorisation. "...il n’y a plus de crédits à l’économie parce que nous avons découvert qu’il y a une lettre du ministre des finances qui interdit aux banques de donner des crédits sans son autorisation. Et nous disons d’où vient cette prérogative puisque ça bloque l’économie », avait bien déclaré le directeur de cabinet du Chef de l'Etat 

Dans une émission de la radio précitée, lundi 27 janvier, le ministre Yalaghuli est revenu sur la question de 100 jours revue à la baisse de 20 pourcents d’écart, une note de satisfaction de 70 pourcents que Vital Kamerhe avait auparavant avancé au niveau d’accomplissement dudit programme:

« Il ne faut pas confondre. Quand on dit réalisation à 70%, il ne faut pas prendre le cas d’un projet isolé, parmi une dizaine, pour que c’est ce pourcentage qui s’applique à tout le reste. Il faut prendre la moyenne de tous les projets financés aujourd’hui, la moyenne en termes d’exécution physique c’est en deçà de 50%. Je crois qu’il doit faire allusion à ce qui est vers pompage » a retorqué le ministre des finances aux allégations avancées par Vital Kamerhe qui pourtant avait vanté les hauts faits de celui dont il est directeur de cabinet, parlant d’un niveau d’exécution qui ne s’est jamais réalisé en RDC.

"Un taux de réalisation financière de 64% et de réalisation physique de 70%. “C’est pour la première fois qu’on voit ça dans notre pays", avançait Kamerhe.

Ne l'ayant entendu de cette oreille, le Ministre Sele Yalaghuli s'est référé à la constitution, article 93 qui définit les prérogatives qui sont de son ministère:

"Conformément à l’article 93 de notre constitution. Le ministre est chef de son département. Il applique la politique du gouvernement sous la conduite du Premier ministre. Ce n’est pas sous la conduite du directeur de cabinet du Président de la République. Parmi les prérogatives dévolues au ministère des finances, il y’a la politique d’endettement, la gestion de la politique d’endettement. Le constituant pour doter le ministère des finances d’assez de compétence pour faire ce travail a mis à sa disposition, sous sa tutelle, la direction générale de la dette publique" et de rappeler les exigences des institutions financières internationales: "nous sommes aujourd’hui en programme avec le FMI, après qu’on ait atteint le point d’achèvement de l’initiative PPTE. Aujourd’hui, le FMI nous demande de limiter notre taux d’endettement pour qu’il soit compatible avec notre PIB. L’une des sources d’endettement, ce sont les services publics et les entreprise publiques..."

Sont là les contradictions entre deux membres de l'exécutif qui n'ont pas laissé Tryphon Kin-Key indifférent le poussant même à griffonner un tweet sonnant visiblement l'alerte.

La Nouvelle Afrique