RDC Maitre Lwarhiba à C-news : "nous avons pris conscience collective à détruire le pays, en le jetant au rebut".

1310 Vues

RDC Maitre Lwarhiba à C-news : "nous avons pris conscience collective à détruire le pays, en le jetant au rebut".

Ensemble avec une équipe de C-NEWS, Maître Lwarhiba éditeur de la Nouvelle Afrique, a évoqué les problèmes qui ruinent l'avenir du Congo, en proposant les pistes de sortie, il a notamment parlé du bilan de Félix Tshisekedi, élections...

D'entrée de jeu, dans cette première partie d'une longue interview exclusive à C-news, Me Lwarhiba peint un tableau peu reluisant et dénonce un système devenu mode de conduite des congolais, il conclut en disant que : "nous avons pris conscience collective à détruire le pays, en le jetant au rebut". 

----------------------------------------------------------------------------------------------------------

Dans ces conditions, comment voyez-vous l'avenir de cette nation? 

L'avenir du Congo, je l'assois sur deux volets, celui du désespoir, et de l'optimisme.

Abordons le côté optimisme ?

Optimisme, parce que quand on parle de l'avenir, la jeunesse en est le pivot. Cette jeunesse qui, contrairement à celle d'il y a 25 ou 30 ans, qui passait tout son temps à danser, à se livrer aux activités de loisir peu recommandables, n'est pas celle d'aujourd'hui, bien que beaucoup restent encore à faire.

C'est quoi la nuance ?

Nous avons une jeunesse ou une population qui se soucie maintenant à tout, ce que j'appelle ici, la marche du pays, une population très regardante, critique, denonciatrice, exigeante, revendicatrice...ce qui, en mon sens, m'arc-aboute quelque part.

Selon vous, la jeunesse aujourd'hui, elle est éveillée et rien ne peut lui échapper ? 

Une population qui devient donneuse de leçons à ses "dirigeants", ses "autorités", est une population avec qui il faut compter.

Comment ? 

Parce que, quiconque donne leçon, croit en détenir de solution, celui qui apprend à dénoncer, revendiquer, critiquer, donc subit une transformation en profond interne, laquelle devient porteuse d'espoir.

Explicite clairement votre pensée, Maître Lwarhiba ?

Cela veut simplement dire, que la RDC a recouvré un peuple qui a tout compris, qui connaît rêver, qui veut enfin voir les choses changer.

Qu'attendre donc de lui ? 

Il est, d'abord de mon devoir et permettez-moi, de rendre, à ce stade, toute ma considération à cette population éveillée qui a besoin d'un leadership fort capable de transformer ses rêves en réalités mettant ainsi croix au désespoir qui emballe plus d'un Congolais, soucieux de voir enfin ce Congo tant rêvé.

Quelles explications vous donnez en ce qui concerne le volet désespoir ?

C'est ce manque du leadership, dis-je, qui m'envoie à aborder le volet que, j'ai qualifié ci-haut, de désespoir.

Pourquoi désespoir ? 

Désespoir, parce qu'il s'agit d'un système de gouvernance qui a embarqué presque tous les congolais, un système qui s'enracine dans le chef de nos "dirigeants" et qui malheureusement jette en pâture des valeurs que l'on peut chouchouter ailleurs.

Voulez-vous parler des anti-valeurs qui caractérisent lesdits dirigeants ? 

Bien sûr ! Ce système d'égoïsme, anti-patriotique, de manque d'amour du pays, qui passe avant tout, à ne voir que ses intérêts personnels, de sa famille, voire de ses proches au détriment de la société toute entière.Ce système qui prouve malencontreusement, que, pour gagner vite et beaucoup, il faut faire la politique car, considère-t-on comme un appât qui peut passer quelqu'un des poches vides au multi-millionnaire, sans beaucoup d'efforts fournis. Le système de ventre d'abord. 

Le ventre d'abord au lieu du peuple d'abord ? 

Effectivement, ce système, dois-je le souligner, du ventre, qui, une fois, positionné, il faut penser famille avant pays, il faut razer la galère, pour une vie opulente, cette vie, de locataire, au propriétaire, du piéton, à la grosse cylindrée, de l'école publique, à l'école privée, des vacances au village, à celles des grandes villes du monde, des soins au pays, à ceux coûteux à l'étranger,...c'est ça la réalité, et souvent avec de l'argent sale, fruit de détournement, de corruption, de l'enrichissement illicite, pillage...tout, sans un seul gendarme à ses trousses.

Du coup la théorie de la RDC qui se meurt à cause de ses dirigeants, se confirme ? 

Ben oui ! Il s'agit d'une déviation qui ne rassure pas la jeunesse de voir se concrétiser ses rêves, une omerta chez le roi pétaud, un cercle vicieux qui crucifie le Congo et le place devant un futur devenir et avenir très sombre.

Patriotisme et nationalisme

La RDC regorge des dirigeants patriotes et nationalistes ?

En effet, on ne peut pas parler d'un patriote ou nationaliste, quelqu'un qui pille son pays, qui s'enrichit malhonnêtement, qui detourne l'argent du trésor public, corrompu et corruptible...quel patriotisme et nationalisme, lorsqu'on prend des armes contre son pays, alors que la seule voie pour protéger la nation militairement c'est l'armée loyale! Quel patriotisme et nationalisme lorsque l'on complote contre son pays, en le trahissant? Nous faisons face à un système qui ne peut permettre d'avoir des acteurs politiques, et d'autres concitoyens patriotes et nationalistes.

Pourquoi pas ? 

Parce que ce pays a déjà connu des "dirigeants" venus de tous les bords mais une fois à la mangeoire, parce que c'est le terme qui convient, ils sont avalés ou se laissent ingurgiter dans ou par ce système du ventre.

Vous dites qu'on ne peut rien n'espèrer des dirigeants congolais ?

Je l'ai souligné, le bien-être du peuple ne viendra jamais de cette espèce de gens qui ne sont ni patriotes encore moins nationalistes.

À lire la deuxième partie de l'interview à notre prochaine livraison 

​​​​John TSHINGOMBE LUKUSA/C-NEWS





Dans la même rubrique


Commentaires