RDC-Cité de la paix : Le projet de construction des maisons témoins abandonné

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RDC-Cité de la paix : Le projet de construction des maisons témoins abandonné

Le gouvernement n'ayant pas suffisamment rempli ses obligations !

Au moment de sa mise en route, la direction du projet avait été confiée à l’Abbé Oswald Bagaza Bala, Administrateur Directeur de l'Asodev. Il s’agissait d’ériger des maisons témoins en vue de la construction de plusieurs autres au profit de la population dans la périphérie de la ville de Kinshasa. Un projet éminemment social qui avait pour vocation de désengorger le Centre-ville et d'accompagner la classe moyenne émergent. Depuis lors, ledit projet se trouve confronté à diverses difficultés qui empêchent sa matérialisation.

Pour les observateurs, ces difficultés traduisent le manque de volonté politique du principal partenaire et initiateur qu’est le gouvernement de la République.
A ce jour, l’exécutif national ne se décide pas à remplir ses obligations régaliennes minimales, d’où le retard constaté dans la mise en œuvre des décisions qui avaient été prises ou d’autres qui restent à prendre pour l’avenir dudit projet. L’autre cause de cette situation est l’insolvabilité des souscripteurs.

Jusqu’à présent, l’on déplore le fait que le taux global de leurs paiements n’ait pas encore atteint 5 % du montant global des commandes des maisons, alors que le minimum nécessaire à mobiliser serait un minimum de 20 %.

Des atermoiements

Nul ne s’explique par exemple que depuis le dévoilement de la stèle de l’effigie du Cardinal Etsou le 24 février 2007, le ministre des Affaires foncières ait signé l'Arrêté y relatif seulement le 28 février 2012. Et que c’est le 10 juillet de la même année qu’est intervenue la pose de la première pierre par le ministre des Affaires sociales.

Bien plus, le projet des maisons témoins exigées par le Gouvernement de la République à construire dans le délai n'a pu être approuvé qu'en août 2014.
En mars 2015, le ministre de l'Aménagement du Territoire, Urbanisme et Habitat a lancé les travaux consécutivement à cette approbation des maisons témoins en présence de Son Eminence Laurent Cardinal Monsengwo.

Curieusement, en juin 2015, c’est-à-dire trois mois plus tard, il est demandé à ASODEV de suspendre les travaux en vue de l’exécution de l'ordre de déguerpissement et de démolition des constructions anarchiques donné par le gouverneur de la ville de Kinshasa. Cette opération n’aura jamais lieu. Au contraire, des anarchistes vont en profiter pour occuper près de 55 % des 300 ha y dédiés. Ce désordre sera dénoncé par le bourgmestre de Kimbanseke dans sa correspondance datée du 10 février 2018 par laquelle il met ouvertement en cause les officiers de la Police, de l'armée et certaines personnes qui s’abritent sous le parapluie des autorités politiques.

A la suite du plaidoyer fait en 2016 par le président de la Commission épiscopale nationale du Congo, CENCO auprès des autorités afin de résoudre les problèmes qui bloquent la bonne exécution de ce projet, une commission interministérielle fut mise sur pied autour du vice-Premier ministre, ministre de l'Intérieur, sécurité et Affaires coutumières. Malheureusement, les résolutions prises tardent à être appliquées.

Ces résolutions portaient, entre autres, sur le renouvellement de l'Arrêté ministériel portant exonération échu depuis 2015. Ce qui ne permet guère à ASODEV d'importer divers matériels de construction dont des conteneurs traînent encore à l'étranger, l’octroi de l’autorisation unique de bâtir, la confirmation des engagements du Gouvernement, etc.

Il y a également lieu de mentionner d’autres contraintes relatives à la suspension des travaux d'aménagement des voies d'accès à 2,7 km sur les 5.5 qui séparent cette cité du boulevard Lumumba, la réticence de certains souscripteurs face à la conjoncture actuelle qui ne rassurerait pas, y compris l'insolvabilité de beaucoup d'autres qui n’est pas de nature à pousser les partenaires au financement toujours disponibles et qui viennent de s'annoncer avec les 50.0000.000 $, US pour relancer les travaux.

L'on note aujourd'hui que sur plus ou moins 1.000 souscripteurs engagés dont 516 de la DGDA, seulement 14 ont pu payer la totalité de leurs frais d'acquisition des maisons, 65 auraient payé entre 20 et 90 %.

Recréer un climat de confiance

Au regard de la situation ainsi décrite, les partenaires clés à savoir ASODEV et les souscripteurs avaient convenu de prendre le taureau par les cornes pour recréer un climat de confiance susceptible de faciliter la relance de ce projet. C’est ainsi qu’en 2016, un syndic avait été mis en place pour attirer d'autres partenaires, notamment le Conseil provincial des Ong de développement –CRONGD- avec des objectifs précis et des stratégies renouvelées pour parer au plus pressé.

La Nouvelle Afrique 





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