Politique : La condamnation de Kamerhe fragiliserait F.Tshisekedi face à Kabila. (Prof Jean Omasombo).
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"Le président Tshisekedi n’est pas innocent dans l’affaire Kamerhe mais elle montre aussi qu’il est faible, car on n’aurait pas fait un coup pareil, au Congo, à un partisan de Kabila d’un tel rang."
Par la Nouvelle Afrique
Nombreux sont ceux qui ne voient pas Vital Kamerhe s'extirper des démêlés judiciaires dans lesquels il est fortement trempé.
Les conséquences politiques d'une condamnation du directeur de cabinet seraient bien fâcheuses et le premier à en payer le prix sera sans doute Félix Tshisekedi.
Sans s'en rendre compte, l'UDPS qui s'est toujours senti encombrée par son allié de l'UNC, aura réduit son pouvoir face au FCC de Joseph Kabila, insinue le professeur Jean Omasombo à la Libre Afrique.
"Le lynchage public de Kamerhe me semble être décidé à la fois par Kabila et Tshisekedi. On irait vers sa mort politique. Car, même si tous puisent impunément dans les caisses de l'état, avec une telle condamnation Kamerhe deviendrait un voleur attitré. Son effacement libère deux espaces : a) il consacre la mort de CACH (NDLR: alliance UDPS et UNC, le parti de Kamerhe) et l'UDPS, que l'omniprésence de Kamerhe indispose, va occuper seule l'étroit couloir de pouvoir jusque là laissé par le camp Kabila. b) Félix Tshisekedi qui passe aux yeux de tous pour l'élève de Kamerhe, ne disposerait désormais plus que de sa ceinture ethnique (dont sa troupe de militants de rue) comme bouclier, il se fragilise puisqu'il est désormais placé directement face à Joseph Kabila. Sans capacité de déséquilibrer l'armature du camp Kabiliste, qui l'étouffer, Tshisekedi fait figure de prochaine proie d'un Joseph Kabila impatient de regagner au plus vite son poste."
Le professeur Jean Omasombo voit en Joseph Kabila un rôdeur de nuit qui n'attend que 2023 pour refaire surface. Il a choisi de hisser Tshisekedi au pouvoir pour baisser les ambitions de l'opposition radicale. Aujourd'hui les lacunes de Félix Tshisekedi ne profitent en rien à la popularité de Joseph Kabila qui reste en dessous.
"C'est parce-qu'il était coincé que Kabila avait propulsé, malgré lui, Tshisekedi à la présidence. Cette parade visait d'abord à bloquer Martin Fayulu (NDLR : vainqueur réel de la présidentielle de décembre 2018, selon les comptages parallèles de l'église Catholique et l'ONG ), créé par Genève et permettre à Kabila de garder la réalité du pouvoir. Cette parade plaçait Tshisekedi à un poste de pouvoir sans pouvoir. Or celui-ci qui cherche à se montrer à la hauteur de l'héritage de son père jusqu'ici, il n'y parvient pas mais il faut le souligner, cela ne remonte pas pour autant la cote de popularité de Kabila qui est haï par d'importants secteurs de la population. C'est ce rejet de Kabila qui avait favorisé le vote en faveur de Martin Fayulu, qui n'a pas vraiment émergé comme leader. On semble aujourd'hui face à un vide politique au Congo, ce qui laisse au président Tshisekedi le temps d'espérer."
Si Félix Tshisekedi veut faire de Vital Kamerhe la propagande de sa théorie anti corruption, il sera politiquement affaibli face au FCC dont les appétits du pouvoir sont plus qu'une soif.
La Nouvelle Afrique