RDC: L’UNICEF lance un appel aux leaders congolais en faveur des enfants
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A l’occasion du 26ème anniversaire de la ratification par la RDC de la Convention relative aux Droits de l’enfant
A l’occasion de l’anniversaire de la ratification par la République Démocratique du Congo de la Convention relative aux Droits de l’Enfant (CDE), le 27 septembre 1990, le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) appelle la société civile, la classe politique et les leaders d’opinion congolais, à tout mettre en œuvre pour placer l’intérêt supérieur de l’enfant au centre de leurs préoccupations.
Le Représentant de l’UNICEF en RDC, le Dr Pascal Villeneuve a, à cette occasion, fait une déclaration. Il affirme que la célébration du 26ème anniversaire de la ratification par la RDC de la Convention relative aux Droits de l’Enfant est une opportunité de réaffirmer solennellement que l’enfant, en tant que sujet de droit, doit bénéficier de toute l’attention de la société congolaise.
Il est opportun de rappeler à cette occasion que la RDC, en ratifiant cette Convention, s’est engagée à ce que dans toutes les décisions qui concernent l’enfant, qu’elles soient le fait des institutions publiques ou privées, de l’appareil judiciaire, des autorités administratives ou des organes législatifs, l’intérêt supérieur de l’enfant soit une considération primordiale.
L’intérêt supérieur de l’enfant
Selon Pascal Villeneuve, la mortalité des enfants de moins de 5 ans a baissé de près de 50% depuis 1990, alors les décès d’enfants dus à des maladies particulièrement dangereuses, telles que la rougeole et le paludisme, ont diminué de près de 70% entre 2000 et 2015. Un autre progrès qu’il cite sur le plan sanitaire est que la poliomyélite, autrefois l’une des principales causes de handicap chez l’enfant, comme chez l’adulte, a été éliminée de la RDC.
Des progrès notables sont aussi constatés en qui concerne l’éducation de base, fait remarquer Villeneuve. Après la stagnation observée lors des années de guerre, le nombre d’enfants inscrits à l’école primaire a plus que doublé entre les années scolaires 2001-2002 et 2012-2013, passant de 5,47 millions à 12,6 millions d’élèves.
Cet essor représente une croissance annuelle moyenne de 7,9%, bien au-delà de la croissance démographique estimée à 3%. En outre, il n’existe quasiment pas de différence entre filles et garçons à l’entrée du cycle primaire, même si l’écart entre les sexes se creuse plus tard puisque 6 filles sur 10 achèvent l’école primaire, contre 8 garçons sur 10.
Le numéro un de l’UNICEF en RDC note que malgré ces avancées notables, de nombreux défis subsistent. Plus de 40% d’enfants de moins de 5 ans souffrent de retard de croissance, lequel affecte le développement cognitif, émotionnel et social de l’enfant et donc sa capacité d’apprentissage.
Près de 40% de filles sont mariées avant 18 ans, l’âge légal pour le mariage. Ces filles abandonnent fréquemment leur scolarité, ont de nombreuses grossesses à risques et souffrent souvent de maltraitance. Le droit à une identité est un droit reconnu à chaque enfant, mais seulement 25% d’enfants sont enregistrés à l’état civil en RDC. En enregistrant un enfant dès sa naissance, l’État affirme son existence au sein de la société et lui permet ainsi de jouir de ses droits sociaux, économiques, civils, culturels et politiques.
Droits fondamentaux, obligatoires et non négociables
L’UNICEF souhaite rappeler qu’en période de tension politique, l’école, comme tout service de base essentiel à la survie, au développement et à la protection de l’enfant, doit être un sanctuaire inviolable. L’école est un espace privilégié d’apprentissage, de socialisation, de protection et de construction de la citoyenneté. L’école donne aux enfants un sentiment de normalité dans des périodes troublées et d’espoir pour l’avenir. Par son action éducatrice, l’école porte en elle les ferments de la fraternité, du dialogue et de la réconciliation.
En adoptant à l’unanimité la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’Enfant le 20 novembre 1989, la communauté internationale reconnaissait explicitement les enfants comme des êtres à part entière, porteurs des droits sociaux, économiques, civils, culturels et politiques. I l s’agit de droits fondamentaux, obligatoires et non négociables.
Par N.T.